David Tremlett




* 1945

à Sticker St. Austell
Cornouailles







David Tremlett est né en 1945 à Sticker St. Austell, Cornouailles.
Il vit et travaille à Bovington, Hertshire.

A la différence de Gilbert & George ou Richard Long qui étudièrent à la St. Martin’s School of Art de Londres, David Tremlett suit les cours du très sérieux Royal College of Art ; pour fuir cet étouffant milieu, l’artiste alternera rapidement études et voyages : le premier a lieu en Inde à l’âge de dix-neuf ans, auquel succéderont le Malawi, Zanzibar, le Texas, l’Italie, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Alaska…

De ces périples Tremlett adopte des techniques, comme celle de recouvrir de pigments les façades des maisons africaines et australiennes, ou rapporte des pictogrammes tribaux qui lui serviront d’alphabet abstrait, de signes et de signaux, telle une géométrie hard edge adoucie par la richesse des gammes chromatiques.

Si la même année que Sol LeWitt Tremlett réalise son premier Wall Drawing, en 1969, ce n’est qu’à partir du début des années 80 que l’artiste anglais considérera le pastel mais aussi les pigments purs comme ses media privilégiés. Concernant Tremlett, une meilleure terminologie consisterait à parler plutôt de Wall Pieces.

Dessinateur sur papier avant tout, la technique privilégiée sera celle d’un massage du mur avec des éponges mais surtout avec la paume des mains et le bout des doigts jusqu’à parvenir à une patine, une seconde peau ; c’est en cela une poétique paradoxale puisque la fragilité du pastel s’oppose à la solidité du mur. Même s’il intervient désormais sur des sols, des niches, des drapeaux ou un escalier et sa cage à Nice, l’œuvre concerne principalement la muralité.

Qu’il travaille sur les murs d’édifices pauvres ou prestigieux, privés ou publics, sacrés ou profanes, qu’il travaille de façon pérenne ou éphémère, Tremlett crée beaucoup plus dans l’environnement que sur l’environnement comme s’il recherchait une communication sans paroles avec l’espace alentour. Nicoletta Pallini écrit à ce propos que « c’est en fait un profond sens de l’harmonie dans le geste de Tremlett quand il intervient sur le mur, une harmonie élémentaire et antique, faite d’une attention simple au détail, mais aussi d’un grand respect ». Cet assujettissement de l’œuvre à l’architecture est contraint par la spécificité du lieu et la notion d’in situ.

Sans être pourtant un artiste assimilé au Land Art, les couleurs de David Tremlett sont celles de la terre et des maisons, des matériaux simples de construction, comme le rouge brique ou le gris de la pierre, et celles de la nature comme les verts de la végétation ou le bleu du ciel ; d’ailleurs, lors d’une de ses premières expositions en 1972, The Spring Recording, l’artiste présentait rapportés de ses voyages, des photographies, des dessins et des cassettes de sons enregistrés.

Depuis sa première exposition personnelle en 1969 à la Grabowski Gallery de Londres, David Tremlett a été présenté individuellement à la Tate Gallery, Londres, 1972 ; au MoMA, New York, 1973 ; Stedelijk Museum, Amsterdam, 1980 ; Centre G. Pompidou, Paris, 1985, parmi de nombreuses autres.